Les coulisses...
Cultivons la terre - Les avis sur le film
Pour une agriculture durable innovante et sans OGM
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Les OGM ou comment s'en passer
« Les organismes génétiquements modifiés (OGM) ou comment s'en passer » pourrait servir de sous-titre à ce documentaire précis et constructif. Spécialiste des questions scientifiques, Honorine Perino montre comment les OGM sont progressivement imposés par les grands semenciers afin de justifier l'utilisation irrationnelle de pesticides et d'engrais. Pourtant, le savoir paysan — aidé par la recherche scientifique — permettrait de mettre en place une agriculture durable et de qualité. Témoignages et analyses d'agriculteurs et de scientifiques exposent les autres solutions à notre disposition. On découvre aussi la résistance quotidienne des paysans aux pressions économiques. Seule la volonté politique fait défaut pour changer de cap, y compris au niveau européen.
Le Monde diplomatique, septembre 2008
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Film 100% naturel
Les OGM ont quelquefois l'inconvénient, en tant qu'objet de lutte, de focaliser les débats quand on parle d'agriculture, et de les rendre vindicatifs voire ennuyeux. Mais pas de cela ici. Honorine Perino réussit le tour de force de proposer une heure et demie de film agréable, fluide et tout à fait accessible sur l'agriculture durable, en n'utilisant les OGM que comme un fil rouge, qui sait se faire discret pour laisser la vedette à ces paysans et ces chercheurs qui construisent une agriculture en adéquation avec leurs valeurs. On se promène le long de ces onze courts chapitres pour aborder la variété quasi infinie des blondes tiges de blé, la lutte biologique ou le voyage de ces paysans rhône-alpins partis en Syrie pour discuter de sélection participative des semis. On est interpellé par le mouvement général de l'agriculture qui perd ses savoirs et son autonomie de pensée, ce qui rend d'autant plus porteur d'espoir les visites de ces fermes qui ont choisi de recommencer à réfléchir par elles-mêmes. On y croise un éleveur de vaches laitières qui a remis ses ruminants aux pâturages, ou un fermier qui utilise des insectes auxiliaires pour se débarrasser des parasites du maïs. Et, partout, on comprend que les OGM ne sont que la face émergée de l'iceberg d'une normalisation dramatique des modes de cultures, qui ravage les sols et ne voit la nature que comme une source de nuisances à dompter. Le film a été sélectionné au Festival pariscience et aux Rencontres internationales du documentaire de Montréal.
Nicolas Leblanc
ADELS, Association pour la Démocratier et l'Education Locale et Sociale
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Véritable précis d'agriculture responsable
La crise alimentaire est mondiale et les géants de l'industrie accélèrent la cadence des grandes monocultures intensives carburant au pétrole, (engrais, pesticides, machineries et transports) pourtant en partie responsable de cette crise. Véritable précis d'agriculture responsable, ce film propose des solutions de rechange qui s'imposent comme autant d'évidences. Ce film a été sélectionné pour le jury de la Rencontre international du documentaire de Montréal en novembre 2008
Cultivons la terre, documentaire français réalisé par Honorine Perino.
Titre banal d'une oeuvre à première vue platement didactique. Ce film a pourtant été sélectionné pour le jury de la rencontre internationale du film documentaire de Montréal qui eut lieu en novembre 2008. Sage décision. La réalisatrice, Honorine Périno a eu l'excellente idée de donner la vedette à des agriculteurs, en prenant soin de nous expliquer comment ils ont été, eux et leurs connaissances millénaires, exclus du dialogue entre les grandes entreprises chimiques et les experts en agriculture. On voit ensuite comment cette mise à l'écart des hommes de la terre a provoqué la dégradation de cette terre.
Le film est long, mais on apprend tant de choses intéressantes dès le début qu'on a la patience d'aller jusqu'au bout, sûr qu'on acquerra de nouvelles connaissances à chaque étape. Et c'est bien ce qui arrive. Saviez-vous que pour tirer le maximum de profits de l'engrais chimique, il faut choisir des variétés de blé qui se plaisent dans l'azote, au risque d'avoir des racines moins profondes et des tiges plus courtes ? Mais voilà le premier hic : l'azote, en surabondance, favorise les mauvaises herbes. Après avoir vendu aux paysans les engrais miraculeux, on leur a vendu des herbicides et bientôt après des fongicides, car la tige étant plus courte, les champignons atteignaient plus vite la grappe ; vinrent enfin, pour des raisons analogues, les insecticides. L'agriculteur qui raconte cette histoire, monsieur Bernard Ronot, n'est pas un inconditionnel de l'agriculture biologique. Il a raconté avec enthousiasme comment son père et lui ont été émerveillés par les rendements qu'ils ont obtenus grâce aux engrais : de 20 à 80 quintaux par hectare ! Le rêve a duré trente ans. Trente ans pendant lesquels, ni la dégradation de la terre, ni les atteintes à la santé des travailleurs n'entraient pas dans les comptes de l'exploitation. Puis un jour, précise monsieur Ronot, on nous a avertis qu'il nous faudrait désormais porter des masques et des combinaisons spéciales pour pulvériser les pesticides. Au même moment, nous constations que la terre bétonnait et que l'eau, au lieu d'y pénétrer ruisselait, emportant une partie de l'humus avec elle. Nous avons compris « qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas, » qu'il nous fallait changer de cap, dans notre intérêt comme dans ceux des consommateurs. Nous savons maintenant que notre blé à tige courte, le Vilmorin 27, se droguant à l'azote, s'il convenait parfaitement aux procédés industriels de fabrication du pain, n'avait pas une grande valeur nutritive. Nous avons pu le constater à l'écran, ce blanc de Chalon a des racines deux fois plus amples et plus profondes que la variété créée par les experts pour s'adapter à l'azote. Racine profonde, tige longue et en conséquence meilleure adaptation au climat et plus grande résistance aux champignons. Ces champignons, précise M.Ronot, devenant philosophe, profitent du déséquilibre résultant de l'apport d'azote, d'acide phosphorique et de potasse, en l'absence d'oligo-éléments. Il précise en outre que l'ammonitrate, autre composante de l'engrais joue un rôle d'explosif, qui n'a rien d'étonnant parce qu'on s'en est d'abord servi pour fabriquer des explosifs.
Un autre agriculteur nous apprend comment il en est venu à la même conclusion en tenant des comptes très rigoureux. à quoi bon produire 80 quintaux, plutôt que 50, si à la fin du processus j'ai mis mes terres, ma santé et ma joie de vivre en péril sans gagner plus d'argent. Même s'il ne nous le dit pas dans le film, le cultivateur en cause devait savoir qu'un jour prochain le coût de ses engrais et de ses pesticides suivrait à la hausse celui du pétrole.
Mais comment refuser les produits de la haute technologie quand ils permettent de protéger des récoltes entières de maïs contre la pyrale ? Le maïs BT, un OGM, contient des poisons efficaces contre la pyrale. Vous aimez la science. Nous aussi, nous disent les agriculteurs interrogés dans le film, mais surtout quand elle consiste à mieux étudier le milieu vivant. Nous apprenons ainsi qu'il existe des laboratoires haut de gamme où l'on cultive des trichogrammes, de jolis insectes inoffensifs, sauf contre la pyrale du maïs et les autres lépidoptères, dont ils mangent les oeufs. On voit dans le film un autre agriculteur, monsieur Gérard Boinon, dont le travail ce jour là consiste à faire une promenade dans son champ de maïs pour déposer, ici et là, des petites boîtes d'où s'échapperont des trichogrammes, lesquels protégeront son maïs aussi bien que les insecticides chimiques et ne lui coûtent pas plus cher. « ça me promène », dit-il en souriant.
Mais le plus heureux de tous ces agriculteurs, c'est celui qui laisse pousser des mauvaises herbes et des fleurs sauvages dans certaines zones de ses champs, avec d'excellentes raisons de penser que les insectes qui prolifèrent dans ces zones ont des effets bienfaisants sur ses cultures. Ce paysan n'est plus un simple exécutant intervenant au bout d'une chaîne planifiée par de lointains experts. Il participe lui-même à la recherche qui améliorera ses rendements. D'autres redécouvrent les joies et les avantages de la sélection participative et se rendent en Syrie pour en apprendre davantage sur le sujet.
On n'entend pas dans ce film des mots savants comme bio mimétisme ou science réparatrice. C'est là toutefois le fil conducteur : étudier le milieu vivant, avec patience et humilité, dans toute sa complexité pour pouvoir tenir compte de cette complexité quand on intervient ensuite sur ce milieu.
Le film se termine sur une note d'espoir provenant de la calme assurance avec laquelle les agriculteurs retrouvent leur pouvoir perdu.
L'Encyclopédie de L'Agora (Québec-Canada)
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Les enjeux de l'agriculture contemporaine clairement expliqués
L'association Rés'OGM Info, en collaboration avec ADDOCS (Association pour la diffusion de documentaires scientifiques), vient de produire un DVD documentaire, “Cultivons la Terre : Pour une agriculture innovante, durable et sans OGM” qui explicite très clairement les enjeux de l'agriculture contemporaine, coincée entre course aux rendements et volonté de produire mieux... Les PGM sont-ils la réponse aux limites de l'agriculture intensive mise en place à la sortie de la guerre ? Ou nous faut-il repenser l'agriculture et les relations entre paysans et chercheurs ? En présentant les PGM actuellement sur le marché, à savoir des “PGM pesticides”, ce film montre que les plantes transgéniques ne sont pas une alternative, mais renforcent au contraire les méfaits d'une vision à court terme de l'agriculture. Il défend une revalorisation des pratiques agricoles oubliées. Revalorisation car il s'agit non pas de revenir à l'agriculture de nos grands-parents, mais, à l'aide d'une recherche publique renforcée, d'améliorer ces pratiques : lutte biologique, sélection participative, analyse micro-biologique des sols, etc. L'autre dimension que ce film veut mettre en exergue est la recherche de l'autonomie. En effet, la mondialisation de l'agriculture a destructuré les exploitations ; les terroirs, transformant les fermes et les paysans en exploitants agricoles, à la merci des coopératives qui fournissent tout, semences, engrais, et qui commercialisent les récoltes. La recherche de l'autonomie est présentée à travers des expériences de polycultures élevages ou des circuits courts de commercialisation.
Christophe Noisette
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